mercredi 24 mars 2010

ESPACE PERMANENT A ATAR, DE L'ARMOR A L'ART MAURE




1 commentaire:

  1. 23.04.10
    23:42
    Culture : Odette de Pigaudeau à pignon sur rue à Atar
    «Que va-t-il rester de cette civilisation nomade après les agressions du XX e siècle ?» cette question angoissait déjà Odette de Puigaudeau , il y a plus de cinquante ans. Voilà une société faite, à l'origine, pour vivre de sa mobilité, que la sédentarité est en train de fixer sur place.

    Les bouleversements sociaux et ethniques induits sont lourds de sens et de portée. L'antidote, dans ces circonstances est de vivifier la mémoire. Il faut en garder l'ensemble et le moindre détail. C'est le mérite d'Odette de Puigaudeau de l'avoir compris.

    Le moins qu'on pouvait faire pour lui rendre hommage, à titre posthume était de mettre à la portée de tous ses différentes œuvres «Arts et coutumes des Maures, faire désirer le désert» paru dans les éditions Le Fennec en collaboration avec l'Agence du Sud, le Sel du Désert, etc.
    C'est ce qu'a fait le jeune Mamine Evin qui depuis une année tient une exposition à Atar à la mémoire de l’écrivain bretonne. Ce jeune guide touristique qui connaît tous ses ouvrages relate avec aisance ses différents passages en Mauritanie dans les moindres détails comme s’il y avait pris part : « J’estime qu’il est de mon devoir de la faire connaître parce que dans ses différents écrits, elle est toujours fidèle sans jamais chercher à dénaturer », dit-il.

    Il expose des photos rarissimes qu’elle a eu à faire avec de grandes figures de notabilités mauritaniennes. Des personnalités comme Ahmed Babé Miské et Said Ould Homody, à la fleur de l’âge, se trouvent parmi ces raretés. «Ce n’était pas facile à trouver », indique t-il.

    Il faut dire que l’écrivain Bretonne , née à Saint Nazaire le 20 Juillet 1894, a parcouru la Mauritanie par trois fois dans des expéditions à dos de chameau que les hommes les plus tenaces ne pouvaient supporter, tellement elle était attirée par la découverte de notre civilisation.

    Un espace culturel incontournable

    Captivée par ses écrits Mamine Evin a même fait le voyage en Bretagne sur sa trace et a découvert sa maison natale et sa biographe Monique Vérité qui l’a autorisé à faire l’exposition. Grâce au soutien de l’Alliance à Atar et son président Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Taleb, il a commencé à travailler, dans un premier temps, son « idée » n’était bien comprise par les populations locales : « On me disait que je perdais mon temps pour faire connaître une étrangère », indique t-il.

    Seulement les choses ont très vite évoluées avec l’afflux des touristes (surtout bretons) séduits par l’idée du jeune Mauritanien. Très vite la « maison d’Odette » comme aime l’appeler les Atarois est devenue une espace culturel d’échanges incontournable. Grâce à l’appui financier de la Société Visa et de son Président Moma Ould Didda, Mamine Evin prépare bientôt une autre exposition des amis d’Odette de Pigaudau à Nouakchott.

    Un véritable trésor

    Il faut dire que grâce aux recherches de Mamine Evin un musée témoignant de la richesse des mœurs, coutumes et artisanat, armes, parures harnachements des Maures se trouve dans son musée à Atar.

    Odette Pigaudeau, cette femme hors du commun qui s'établit à Rabat en 1961, où elle réalisa pour la radio des émissions culturelles de 1961 à 1962, devint documentaliste au ministère de l'Information en 1963, et chef du bureau de préhistoire au Musée des antiquités de Rabat de 1970 à 1977. Elle mourut à 97 ans, le 21 Juillet 1991 à Rabat.

    Tout au long d'une vie de passion, et sur les traces de Michel Vieuchanges , de Paul Claudel , de Théodore Monod , elle fut fascinée par le désert qu'elle a parcouru à dos de dromadaire d'Agadir à Tombouctou en passant par Tindouf. Ses œuvres, ses dessins inédits, témoignent de cette culture saharienne, de ses valeurs de noblesse, de solidarité qui nous tiennent tant à cœur et qu'il faut redécouvrir à travers ces ouvrages !

    Mohamed Feily dit Antar


    Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence à www.cridem.org

    RépondreSupprimer